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cours/une théorie scientifique peut-elle être vraie.md

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M1 LOGOS . philosophie des sciences
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s/science
une théorie scientifique affirme-t-elle quelque chose
  • p argument du miracle : on ne pourrait pas comprendre le succès de nos théories scientifiques si elles n'étaient pas vrai
    • "no miracles argument"
  • c argument historique : jusque là toute théorie scientifique à été réfutée, donc, par (méta-)induction, toutes théorie scientifique est fausse
    • source:: "A confutation of convergent realism" (Larry Laudan, Philosophy of Science 48/1, 1981) (liste des théories abandonnées)
      • la phlogistique
      • L'explication de la perturbation du mouvement des planètes par le Verrier (la mécanique Newtonienne fonctionne pour expliquer ces perturbations dans un premier cas, en prédisant l'existence d'une planète alors inconnue, mais échoue pour un second cas qui n'est expliqué que plus tard par la relativité)

1.1 Un premier exemple (très élémentaire)

[!info]- la découverte du vide par Toricelli Contents !la découverte du vide par Toricelli

C'est cette théorie qui explique pourquoi les pompes ne réussissent pas à faire monter l'eau plus haut que 10m : au delà, même une pression nulle au dessus de la colonne d'eau ne suffit pas à faire monter l'eau, puisque le poids de la colonne d'eau de 10m égale la pression atmosphérique, et l'équilibre est atteint.

Cette nécessité d'une explication est intéressante : pourquoi les explications sont-elle nécessaires ? Pourquoi sont-elles surprenantes ? On concoit une multitude d'explications, mais la science, l'expérience, n'admettent qu'une seule explication. On peut être surpris lorsque cette explication sort de ce qui était concevable (ex: il semblait inconcevable)

  • source:: Enquête sur l'entendement humain (David HUME)
    • si on pense à une boule lancée dans un billard , on pourrait imaginer une grande diversité des effets de mouvement, mais l'expérience ne nous montre qu'un seul effet régulier (le rebond est bien déterminé)
  • source:: Critique de la raison aléatoire (Jean-René VERNES, 1982)
    • il considère qu'il y à deux types de raisonenments différents : les raisonnements déterministes et probabilistes
    • le livre est une défense des raisonnements probabilistes (les théories de plus haut niveau sont expliquées probailistiquement mais n'en sont pas moins rigoureuses)
    • Vernes reprends l'exemple de HUME, pour affirmer qu'il y à besoin d'explication lorsqu'il y à différence entre le possible a priori et le possible expérimental. L'activité scientifique de connaissance repose sur la nécessité de reconcilier ces deux types de possible par l'explication.
      • le possible a priori : quand on imagine le billard de Hume, on peut imaginer différents rebonds, notre imagination produit une multiplicité de possibles a priori.
        • so cela remet en question ce qu'on voyait de la raison. Lorsque l'on pense à la raison, on pense à une instance de détermination à priori qui détermine nécessairement ses conclusions a priori, quand l'expérience est de l'ordre du contigent. Mais en réalité, on a une inversion : c'est bien la raison qui, dans sa notion du possible a priori, produit du contingent, quand l'expérience produit du nécessaire.
      • c'est cet écart entre la multiplicité des possibles a priori et l'unicité de la possibilité expérimentale
        • pour Verne, la seule explication est l'existence d'une réalité en dehors de ma conscience qui explique la régularité des lois, une instance qui ne peut être qu'extérieure à ma conscience pour expliquer la disparition de l'anomie des possibles a priori dans l'expérimentation.
        • def une explication est alors une opération de réduction du possible a priori au possible expérimental
          • so une théorie scientifique vise donc à ajuster le pensable au possible, à réajuster le pensable au possible
            • = exemple notable dans les mathématiques : on croyait pensable un triangle qui ne respecte pas le théorème de pythagore, mais ce n'est pas réellement pensable
              • lorsque l'on fait l'expérience de la démonstration du théorème de pythagore, on ne peut plus penser un triangle qui le contredise
            • le domaine du pensable n'est pas fixe : il est ajusté, réduit, par les expériences scientifiques. Il est complètement restreint par la théorie dans laquelle on se place. Il y à théorie scientifique, explication scientifique, lorsqu'il y a au plus et au moins un possible:
              • au moins un possible (celui que l'on observe)
              • au plus un possible : on ne peut pas admettre une multiplicité simultanée
          • so cela suppose une certaine plasticité de la pensée, dans ces réformes du pensable
            • le pensable n'est limité que par des lois très faibles (la non-contradiction)
            • cet espace très large du pensable est modifié par les découvertes scientifiques, qui modifient nos concepts, notre pensée
          • so cela explique l'aspect magique d'une démonstration scientifique
            • on ressent une forme de magie, voire de violence à la démonstration scientifique, lorsqu'elle nous oblige à supprimer des imaginaires
          • so forme de épistémologie.réalisme : la pensée doit se mettre en accord aux principes de la nature (par l'expérience)
    • I on décrit souvent la science moderne comme ayant rompu avec la preception direct
      • = on a jamais vu un électron
      • mais en réalité
      • " le sens de la physique est de faire des découvertes philosophiques négatives
        • la physique détruit certaines idées philosophiques. Elle rend non-pensables certaines choses qui semblaient pensables.

1.2 Aristote

théorie de la démonstration d'Aristote

1.3 Perspectives anti-réalistes

1.3.1 Karl Popper

  • empirisme logique du Cercle de Vienne

    • source:: Logique de la découverte scientifique (Karl Popper, 1934) (trad. francaise Payot, 1973)
      • ? "Problème de la démarcation" (entre science et non-science)
      • identifie les sciences expérimentales à l'inférence inductive \implies problème de l'induction, qu'il laisse de côté
      • def méthode déductive de contrôle (p. 26)
        • une fois avancée, une théorie est mise à l'épreuve en confrontant à l'expérience les conclusions qui peuvent en être tirées de manière logique
          • so toute falsification d'une conséquence (par l'observation empirique) amène une falsification de la théorie
        • " p. 29
          • "tant qu'une théorie résiste à des tests, et qu'elle n'est pas remplacée avantageusement par une autre"
          • le falsificationnisme n'atteint pas la vérité, mais maintient un idéal de vérité
            • pas de vérification possible des lois scientifique : seulement une falsification possible "une théorie n'est jamais verrifiable, mais seulement falsifiable"
            • critique du "dogme positiviste de la signification" (positivisme = empirisme logique)
              • idée que tout énoncé empirique doit pouvoir être établi comme vrai ou comme faux
              • " ("la signification de ", Friedrich Weismann)
                • def vérificationnisme : le sens d'un énoncé, c'est sa vérification. sens = conditions de vérité.
  • ce qui intéresse Popper, c'est de savoir comment les théories scientifiques passent de l'une à l'autre

    • Popper s'oppose à l'empirisme logique
      • point de vue synchronique et diachronique
        • l'empirisme logique adopte un point de vue synchronique (les théories sont considérées à chaque instant) et pas diachronique (en fonction )
          • source:: Experience and prediction (Hans Reichenbach, 1938) (membre du Cercle de Vienne)
            • propose de distinguer entre le contexte de la découverte et le contexte de la justification d'une théorie scientifique
            • le contexte de la découverte est l'affaire des psychologes, historiens, sociologues
            • le contexte de la justification est l'affaire des philosophes des sciences
        • pour Popper, c'est l'apparition et la disparition des théories scientifiques qui sont importantes
      • pour l'empirisme logique, une théorie peut toujours être sauvée par l'ajout d'hypothèses auxiliaires
        • on peut toujours ajouter des suppositions ad hoc pour rendre compte d'une falsification apparente
          • so cela nie les crises
        • Popper, au contraire, les véritables crises scientifiques existent, elles sont un phénomène de la science
      • contestation de la distinction axiome/fait
        • l'empirisme logique distingue entre énoncés factuels et axiomes :
          • les axiomes sont, des conventions arbitraires
            • on peut se demander pourquoi on en est venu à ces conventions, mais ce n'est pas l'affaire des philosophes des sciences
          • les énoncés factuels, sont de l'ordre de la perception empirique
            • énoncé observationnel ou "protocolaire"
            • source:: Ernot Mach propose une théorie phénoménologique de ceux-ci
        • Popper conteste cette distinction
          • il n'y à pas moyen de dégager des faits de base, atomiques, les plus simples possibles (les moins généraux possible)
            • pour Popper, au contraire, un énoncé de base est un énoncé de falsification.
              • "tous les corbeaux sont noirs" \to négation : "il existe un corbeau qui n'est pas noir dans la région spatio-temporelle"
              • on ne peut pas vérrifier que tous les corbeaux sont noirs. L'énoncé factuel n'est pas donc absolu, il n'est vrai que sous le régime de la convention.
              • source:: (Popper, Logique de la découverte scientifique, p. 111)
                • " La base empirique de la science objective ne comporte [. . . ] rien d« absolu ». La science ne repose pas sur une base rocheuse. La structure audacieuse de ses théories sédifie en quelque sorte sur un marécage. Elle est comme une construction bâtie sur pilotis. Les pi- lotis sont enfoncés dans le marécage mais pas jusquà la rencontre de quelque base naturelle ou « donnée » et, lorsque nous cessons dessayer de les enfoncer davantage, ce nest pas parce que nous avons atteint un terrain ferme. Nous nous arrêtons, parce que nous sommes convaincus quils sont assez solides pour supporter lédifice, du moins provisoirement.
          • c d'ici on fait une critique de la position de Popper
            • source:: (Alan CHALMERS, Qu'est-ce que la science ?, p. 111 - 112)
              • " les énoncés d'observation sont eux même sujets à révision.
                • il n'y à pas d'énoncé factuel absolu.
            • = les tailles de mars et de vénus, telle qu'on les observe à l'œil nu, restent constantes toute l'année. Mais Copernic à prédit que leur distance changeait. On aurait pu lui rétorquer que l'observation contredisait sa théorie.
              • so On voit que l'acceptation d'une observation comme une falsification est une décision non absolue
            • source:: (Alan Chalmers, Quest-ce que la science, p. 112-113)
              • " Par exemple, supposons que lon teste une théorie astronomique en observant la position dune planète au moyen dun télescope. La théorie doit prédire lorientation quil faut donner au télescope pour voir la planète à un instant donné. Les prémisses doù la prédiction est tirée comprennent le réseau dénoncés qui constitue la théorie à tester, les conditions initiales que sont les positions précédentes de la planète et du Soleil, des hypothèses auxiliaires comme celles qui indiquent les corrections à effectuer pour tenir compte de la réfraction de la lumière de la planète dans latmosphère terrestre, etc. [. . . ]Ainsi, il est impossible de falsifier une théorie de façon probante, parce que lon ne peut éliminer la possibilité que léchec de la prédiction provienne de nimporte quelle partie de la situation complexe soumise à test, autre que la théorie elle-même.
            • Les falsifications sont elles-mêmes falsifiables : elles ne sont pas sûres. Lorsque l'on voit apparaître une falsification, il n'y à pas de moyen simple de déterminer si une falsification fait tomber une théorie scientifique, ou s'il faut au contraire conserver cette théorie
            • La position de Poppers ne tient pas historiquement :
              • Certaines théories sont falsifiées sans être abandonnées
                • = les perturbation de la trajectoire de mercure, qui n'ont été expliquées que par la relativité, n'ont jamais constitué une raison d'abandonner la mécanique Newtonienne : c'était une anomalie pour lesquelles les prédictions de Newton étaient fausses, mais on a pas pour autant abandonné la théorie de Newton.
              • Certaines théories sont abandonnées sans être falsifiées
              • so la théorie de Poppers
  • ? Le principe même que l'on puisse expliquer quelque chose n'est-il pas infalsifiable ?

    • le principe qu'il y à une nature que les sciences cherchent à expliquer n'est pas falsifiable, mais il est vérifié à grande échelle, puisque l'on produit des théories scientifiques qui nous convainquent