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- p argument du miracle : on ne pourrait pas comprendre le succès de nos théories scientifiques si elles n'étaient pas vrai
- "no miracles argument"
- c argument historique : jusque là toute théorie scientifique à été réfutée, donc, par (méta-)induction, toutes théorie scientifique est fausse
- source:: "A confutation of convergent realism" (Larry Laudan, Philosophy of Science 48/1, 1981) (liste des théories abandonnées)
- la phlogistique
- L'explication de la perturbation du mouvement des planètes par le Verrier (la mécanique Newtonienne fonctionne pour expliquer ces perturbations dans un premier cas, en prédisant l'existence d'une planète alors inconnue, mais échoue pour un second cas qui n'est expliqué que plus tard par la relativité)
- source:: "A confutation of convergent realism" (Larry Laudan, Philosophy of Science 48/1, 1981) (liste des théories abandonnées)
1.1 Un premier exemple (très élémentaire)
Cherche à expliquer pourquoi les fontainiers de Florence ne réussissent pas à élever l'eau plus haut que environ 10m à l'aide de pompes absorbantes. Il étudie alors la pression, notamment en remplacant l'eau par du mercure pour sa masse volumique plus élevée.
!une théorie scientifique peut-elle être vraie 2025-09-22 10.34.36.excalidraw
On peut alors conceptualiser l'air comme étant un fluide, qui exerce sa pression sur la colonne d'eau et de mercure
Cela mène à la découverte du vide, qui se produit à la même hauteur qui posait problème pour les pompes :
!une théorie scientifique peut-elle être vraie 2025-09-22 10.39.05.excalidraw
Blaise Pascal propose alors une expérience : il reproduit celle de Toricelli en bas et en haut d'une montagne (expérience du Puy de Dôme, 1648). Il montre que la hauteur du mercure est plus basse en haut de la montagne, ce qui montre que c'est bien la diminution de la pression atmosphérique qui cause cette diminution, et donc que la physique est plutôt régie par les lois de la pression plutôt que par un principe d'horreur du vide. Pascal parle d'une "horreur imaginaire du vide". Il fustige un certain antropomorphisme.
On distingue alors les bonnes explications des explications imaginaires. L'imagination, pour Pascal, désigne un certain principe général de représentation des images, qui va chercher à soumettre la nature à nos représentation, à faire rentrer les phénomènes dans nos idées, à réduire le possible à l'imaginable ; ce qui s'oppose à la connaissance scientifique, à laquelle on accède par l'expérience : seule l'expérience nous donne accès aux principes de la nature (auxquels on a accès seulement indirectement, par leurs effets, et par la construction de dispositifs expérimentaux qui font voir ces effets).
Lorsque l'on boît une paille, pourquoi le liquide monte-t-il dans la paille ? C'est que, en aspirant, on fait diminuer la pression en haut de la paille, ce qui déplace le niveau d'équilibre.
C'est cette théorie qui explique pourquoi les pompes ne réussissent pas à faire monter l'eau plus haut que 10m : au delà, même une pression nulle au dessus de la colonne d'eau ne suffit pas à faire monter l'eau, puisque le poids de la colonne d'eau de 10m égale la pression atmosphérique, et l'équilibre est atteint.
Cette nécessité d'une explication est intéressante : pourquoi les explications sont-elle nécessaires ? Pourquoi sont-elles surprenantes ? On concoit une multitude d'explications, mais la science, l'expérience, n'admettent qu'une seule explication. On peut être surpris lorsque cette explication sort de ce qui était concevable (ex: il semblait inconcevable)
- source:: Enquête sur l'entendement humain (David HUME)
- si on pense à une boule lancée dans un billard , on pourrait imaginer une grande diversité des effets de mouvement, mais l'expérience ne nous montre qu'un seul effet régulier (le rebond est bien déterminé)
- source:: Critique de la raison aléatoire (Jean-René VERNES, 1982)
- il considère qu'il y à deux types de raisonenments différents : les raisonnements déterministes et probabilistes
- le livre est une défense des raisonnements probabilistes (les théories de plus haut niveau sont expliquées probailistiquement mais n'en sont pas moins rigoureuses)
- Vernes reprends l'exemple de HUME, pour affirmer qu'il y à besoin d'explication lorsqu'il y à différence entre le possible a priori et le possible expérimental. L'activité scientifique de connaissance repose sur la nécessité de reconcilier ces deux types de possible par l'explication.
- le possible a priori : quand on imagine le billard de Hume, on peut imaginer différents rebonds, notre imagination produit une multiplicité de possibles a priori.
- so cela remet en question ce qu'on voyait de la raison. Lorsque l'on pense à la raison, on pense à une instance de détermination à priori qui détermine nécessairement ses conclusions a priori, quand l'expérience est de l'ordre du contigent. Mais en réalité, on a une inversion : c'est bien la raison qui, dans sa notion du possible a priori, produit du contingent, quand l'expérience produit du nécessaire.
- c'est cet écart entre la multiplicité des possibles a priori et l'unicité de la possibilité expérimentale
- pour Verne, la seule explication est l'existence d'une réalité en dehors de ma conscience qui explique la régularité des lois, une instance qui ne peut être qu'extérieure à ma conscience pour expliquer la disparition de l'anomie des possibles a priori dans l'expérimentation.
- def une explication est alors une opération de réduction du possible a priori au possible expérimental
- so une théorie scientifique vise donc à ajuster le pensable au possible, à réajuster le pensable au possible
- = exemple notable dans les mathématiques : on croyait pensable un triangle qui ne respecte pas le théorème de pythagore, mais ce n'est pas réellement pensable
- lorsque l'on fait l'expérience de la démonstration du théorème de pythagore, on ne peut plus penser un triangle qui le contredise
- le domaine du pensable n'est pas fixe : il est ajusté, réduit, par les expériences scientifiques. Il est complètement restreint par la théorie dans laquelle on se place. Il y à théorie scientifique, explication scientifique, lorsqu'il y a au plus et au moins un possible:
- au moins un possible (celui que l'on observe)
- au plus un possible : on ne peut pas admettre une multiplicité simultanée
- = exemple notable dans les mathématiques : on croyait pensable un triangle qui ne respecte pas le théorème de pythagore, mais ce n'est pas réellement pensable
- so cela suppose une certaine plasticité de la pensée, dans ces réformes du pensable
- le pensable n'est limité que par des lois très faibles (la non-contradiction)
- cet espace très large du pensable est modifié par les découvertes scientifiques, qui modifient nos concepts, notre pensée
- so cela explique l'aspect magique d'une démonstration scientifique
- on ressent une forme de magie, voire de violence à la démonstration scientifique, lorsqu'elle nous oblige à supprimer des imaginaires
- so forme de épistémologie.réalisme : la pensée doit se mettre en accord aux principes de la nature (par l'expérience)
- so une théorie scientifique vise donc à ajuster le pensable au possible, à réajuster le pensable au possible
- le possible a priori : quand on imagine le billard de Hume, on peut imaginer différents rebonds, notre imagination produit une multiplicité de possibles a priori.
- I on décrit souvent la science moderne comme ayant rompu avec la preception direct
- = on a jamais vu un électron
- mais en réalité
- " le sens de la physique est de faire des découvertes philosophiques négatives
- la physique détruit certaines idées philosophiques. Elle rend non-pensables certaines choses qui semblaient pensables.
1.2 Aristote
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source:: Seconds Analytiques, début (I, 2)
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source:: La théorie aristotélicienne de la science (M.Crubellier & P.Pellegrin)